Dispositifs d'appui à l'emploi
- finabinvest
- 18 août 2020
- 3 min de lecture
Analyse et recommandations de FINABI
En chiffres
Le dispositif d'appui à l'emploi (ANSEJ, CNAC et ANGEM) a coûté (fonds propres de l'Etat et financements bancaires) depuis son lancement jusqu'au 30/06/2019, 1775 milliards DA (20,38 milliards $ estimée).
>> L'ANSEJ représente 1.226 milliards (69,05%). Le nombre de projets financés est de 381.427.
Le nombre d'emplois créés est de 910.297. Le ratio emplois/projet est de 2,39. Le coût de chaque emploi a été de 1.346.314 DA.
>> La CNAC représente 491 milliards (27,68%) de ce montant. Le nombre de projets financés est de 147.500 projets. Le nombre d'emplois créés est de 310.398. Le ratio emplois/projet est de 2,10 emplois/projet. Le coût d'un emploi est de 539.646 DA.
>> L'ANGEM spécialisé dans le microcrédit, représente 58 milliards DA (3,27%). Le nombre de projets financés est de 889.148. Le nombre d’emplois créés est de 1.317.195. Le ratio emplois/projet est de 1,5. Le coût de l'emploi est de 44.030
>> L’ANGEM avec un budget de 3,27% a créé plus d’emplois que les 96,73% consommés par la CNAC et l’ANSEJ.

Recommandations
Nous proposons que l'ANSEJ bascule vers le microcrédit pour s'adosser à l'ANGEM. La première banque de microcrédit sera créée de cette fusion. A des fins de lisibilité, une nouvelle appellation devra être trouvée. Cette entité serait sous le contrôle de la Banque d’Algérie et soumise aux mêmes règles prudentielles que les établissements financiers (limites de risques, réserves de fonds propres, qualité de la gouvernance). Les demandes de financement devront être évaluées de façon plus précise qu’actuellement et, à défaut, les projets ou les situations des entreprises requérantes devront être notés par des cabinets indépendants lorsque les financements atteignent une limite en valeur qui restera à déterminer. Cette nouvelle banque pourrait également proposer des produits "islamique" pour attirer les profils soucieux d’être « Charia compatibles ».
Nous sommes conscients chez FINABI que le diagnostic précis de ces dispositifs doit tenir compte de manière fondamentale de la structure des prêts et de leurs profils au sein des portefeuilles bancaire.
En effet, nous ne pourrons juger de l’efficience de ces aides à l’emploi que par l’analyse des remboursements, du nombre et de la fréquence des impayés, des procédures et conditions de restructurations, du taux de recouvrement sur les provisions et du taux de pertes sur les prêts accordés.
On pourrait considérer que les prêts remboursés, en cours de remboursement, ou avec de faibles évènements de défaut représenteraient les entités viables dont les dispositifs ont été efficaces. Nous proposons de transférer toutes les créances saines des banques liées à ces dispositifs vers la nouvelle entité fruit de la fusion (ANSEJ-ANGEM).
Inversement, créer une nouvelle banque en Start-Down pour y loger les crédits jugés douteux et compromis. Les deux nouvelles entités devront être gouvernés par des cadres bancaires chevronnés et des spécialistes de recouvrement afin d'optimiser leur performance.
Ce délestage, permettrait d’alléger les bilans des banques publiques et réorienterait leurs efforts sur la reconstitution d'un portefeuille de clients axés sur les PME, la croissance et l’exportation hors hydrocarbures.
La CNAC doit revenir à sa mission originelle (allocations chômage) particulièrement avec la crise économique actuelle. On pourrait également lancer la réflexion, sur la base des assertions précédentes, d’utiliser les cotisations de la CNAC recueillies sur la masse salariale des fonctionnaires pour alimenter un fond d’investissement dédié au micro-crédit vu que le risque « chômage » est faible pour cette catégorie. Ce fond sera le principal actionnaire de la banque de microcrédit décrite supra. Celui-ci pourrait se porter, selon le profil de risque déterminé par les notations (sur la qualité financière mais aussi sur des critères de business model et de management), comme prêteur sur un risque faible ou actionnaire via des prises de participation si le risque est jugé élevé.
Nous avons fourni un travail de réflexion sur ce que pourrait être un dispositif d’évaluation par la notation des dispositifs d'appui à l'emploi. FINABI serait apte à réaliser ce travail dans le cas où les pouvoirs publics seraient disposer à le diligenter.

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