top of page

Apport des Banques d’Investissement à l’économie algérienne

  • finabinvest
  • 11 août 2020
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : 24 août 2020

Les banques d’investissements (CIB pour Corporate & Investment Banking, BFI pour Banque de financement et d’investissement) sont absentes en Algérie alors que leurs activités sont un vecteur de résilience et de développement du secteur financier donc par ricochet source de croissance économique. Au niveau international, elles ont été salvatrices lors de la crise du COVID. En effet, les banques d’investissements ont permis à la majorité des banques ayant une branche CIB de compenser le manque à gagner généré par la baisse des activités économiques durant le confinement. De ce fait, les banques d’investissements sont un maillon essentiel de tout écosystème économique digne de ce nom. FINABI Conseil vous propose dans cet article une analyse sur l’apport des différents segments de la banque d’affaires à l’économie algérienne.


Définition


Brièvement, ce type de banque est proposée selon deux modèles différents :

Une banque universelle ayant une branche investissement de type CIB

Les banques universelles importantes sont composées de deux branches significatives. Une branche locale ou internationale dédiée à la banque de détail. Ce segment se décline sous forme d’agences de proximité et offrant des services bancaires basiques à la clientèles (moyens de paiements, crédits d’exploitation et d’investissement, placements simples). Une branche banque d’investissement qui offre des services plus pointus à une clientèle spécifique. Ce segment ne se décline pas sous forme d’un réseau bancaire lourd en charges fixes. Son objectif est le financement de projets structurants. Sa force de frappe est destinée à créer de la valeur sur trois lignes de métier exclusifs à ce genre de finance bancaire.


Banques d’investissement unique

Constituant elle-même un établissement financier à part entière, et n’ayant pas vocation à avoir des succursales par milliers dans un marché local ou international mais offrant ses services sur mesure et complexes à une clientèle spécifique (grands groupes, Etats…etc.) par le biais de bureaux implémentés dans les pays à fort potentiel.

Nous pouvons, une fois ces notions acquises, constater qu’en Algérie, seules les banques de détails (les banques publiques et les succursales de banques étrangères) sont présentes. L’activité bancaire de ces dernières se résume à commercialiser des services basiques et subsidiairement lorsque cela s’impose par la nature de certains projets, des crédits de financements dits « lourds ».


Domaine d’activités

La Banque de Financement et d’Investissement (BFI) s’occupe de trois types de clients :

  • Entreprises Corporate ou Large Coporate : en général de grand groupes, ou dans certains cas, des entreprises à fort potentiel (participation dans les tours de tables) ;

  • · Secteur publique ;

  • · Institution financière.


L’activité de Financement et d’Investissement regroupe trois lignes métiers complémentaires :

  • ·Le financement des grandes entreprises (Corporate Banking) : la BFI identifie, démarche et instaure des relations privilégiées avec les clients importants afin de leur offrir des solutions de financement sur mesures comme les financements structurés et les emprunts obligataires.

  • ·Les activités de banque d'investissement (Investment Banking) : on citera par exemple le conseil en fusion acquisition, l’introduction en Bourse (IPO), financements de projet (y compris partenariat public/privé).

  • ·Les activités de marchés (Global Capital Markets) : métiers de trading, syndicateur et distribution au niveau du marché boursier.

Il est à noter qu’une porosité et une synchronisation existe entre les différentes lignes métiers (et parfois avec la banque de détail dans le cas de banques universelles) afin de couvrir avec le maximum de solutions (produits) les besoins de clients et par conséquence, maximiser les commissions touchées.

Depuis la dernière crise, et au grès des réorganisation, d’autres activités ont été rattachées à la BFI. Nous pourrons citer les activités de Banque Privé (dédiée aux grosses fortunes et à la gestion patrimonial), la gestion d’actifs, les activités de cash-management…etc.

Nous allons revenir lors de publications prochaines sur la présentation détaillée de certaines activités de banque d’investissement. Pour l’heure, nous allons nous attacher à y considérer les bénéfices que pourrait avoir le marché algérien à les solliciter.


Apports des banques d’investissement à l’économie algérienne


1/ Le financement des infrastructures

Les banques d’investissement financent activement la construction d’hôpitaux, de centrales électriques, de stades, des routes. Elles s’occupent aussi des montages financiers nécessaires à l’économie de la culture (les blockbusters hollywoodiens sont financés par les BFI). Une des raisons de cette solution gagnant-gagnant est l’accès des banques d’investissement au marché interbancaire mondial. L’accès de ces institutions financières à la liquidité mondiale à moindre coût permettra à l’Algérie de financer ses infrastructures à un taux moins important que celui qu’elle risque de supporter si elle engage sa signature vu le risque pays jugé significatif par les agences de notation.

En outre, l’octroi de crédits importants dédiés aux financements de projets ne s’établit pas de la même manière que des crédits classiques dits Vanilles. Leur schéma de modélisation ainsi que leur structure sont différents. Ils passent en générale par la présence d’une Holding adhoc (Special Purpose Vehicule - SPV). Les actifs et la dette du projet étant localisés dans une structure, seuls les cash-flows du projet pourront être utilisés pour le remboursement de la dette.


D’aucuns pourraient émettre des réserves sur la présence de ce type de banques en Algérie, conditionnant leur implantation à l’appât du gain sur des marchés déjà murs, l’interférence dans la gestion de certaines activités stratégiques…etc. A quoi nous arguons que l’essor des pays développés s’est fait grâce la contribution de ce type d’ingénierie financière, que ça soit pour le chemin de fer dans l’ouest américain ou les télécommunications en Europe et en Asie. Les banques d’investissements ont toujours joué un rôle primordial dans la réussite de ce type de projet et leur bonne gestion.


2/ Réorganisation stratégique

Les pouvoirs publics algériens ambitionnent de diversifier les sources de revenus et amoindrir la dépendance aux hydrocarbures. Nous jugeons au niveau de FINABI Conseil que les banques d’investissement peuvent apporter des solutions à travers leurs structures de conseil.


2.1/ Conseil en fusion acquisitions

Le tissu économique algérien est composé de petites entités. Les BFI conseillent les PME afin de réaliser des opérations de regroupement et de croissance externes qui pourraient offrir une taille critique en vue d’effectuer des investissements et surtout permettre l’accès au marché du financement bancaire à des conditions plus favorables. Le montage juridique passe bien évidemment par la réattribution de part sociale, émission de titres, restructuration bilancielle… le tout appuyé sur des benchmark sectoriels et régionaux issus des bases de données et statistiques sur les anciennes opérations de mêmes types. A l’inverse, la présence de mastodontes dans certains segments devra être soumis à des scissions (ou privatisation) afin de décentraliser le système de décision et permettre une meilleure autonomie de gestion. Les BFI assistent les groupes à financer et à réaliser ce genre d’opérations.


3/ Développement des exportations

Une économie solide ne peut être qu’exportatrice. Le rôle d’intermédiaire financier des banques d’investissement est primordial afin de bénéficier des meilleurs prix de ventes. Sans dénigrer les activités des banques du marché algérien, nous pensons que la présence physique à l’international reposant sur un réseau dense de vendeurs (sales) et de traders est nécessaire à l’écoulement au meilleur prix des marchandises. De plus les activités de trade finance sont dédiés au sein des BFI avec un suivi de bout en bout des transactions à l’export accompagné par les garanties de règlements adéquates.


4/ Développement durable

- Energie renouvelables : les banques d’investissements se sont spécialisées dernièrement dans l’émission de dettes obligataires vertes, ou le financement de parcs éoliens et centrales solaires. Là aussi, une expérience non négligeable a été acquise par les BFI et dont manque certainement les banques de détails implémentées localement.


5/ Gestion de la dette publique externe et du portefeuille d’investissement

- Activité d’assistance au placement de la dette obligataire publique.

- Assistance des autorités à la création de fonds d’investissements algériens sur le modèle norvégien ou qatari.

6/ Banques d’investissement et startups

Les levés de capitaux n’étant que l’aspect le plus visible (Séries A, B), les banques d’investissement interviennent en accompagnant la stratégie de développement et de déploiement sur les marchés internationaux et en les assistant lors d’IPO sur le marché boursier.


Conclusion

Nous pouvons dire que, contrairement aux banques de détails, les banques d’investissement exercent principalement une activité dite de « haut de bilan ». Le ruissellement des activités de BFI sur les marchés financier et l’économie est inestimable. La mise en relation d’investisseurs et clients débouchent en la création de nombreux produits permettant l’avènement systématique de nouvelles niches sur tous les segments. Rien que pour l’année 2018, prêt de 370 milliards de dollars de prêts syndiqués ont été arrangés par les banques d’investissements et ce uniquement pour le Project Finance (infrastructures) ! plus des deux tiers l’ont été sur la zone Amérique et Europe Moyen Orient.

Enfin, les ressources humaines dans les activités de banques d’investissements nécessitent des profils à très haut potentiels en ingénierie financière et informatique, modélisation mathématique et statistiques. L’implantation de banques d’investissements en Algérie créerait un vivier inestimable en termes de compétences locales, et obligerait de fait les écoles et université à mettre à jour les programmes des formations dispensés.

téléchargez l'article complet en cliquant sur ici

 
 
 

Comentários


Post: Blog2 Post

©2020 par Finabi. 

bottom of page